Une étude qui vient d’être publiée dans le «JAMA» (Journal of the American Medical Association) a révélé qu'un vaccin inerte contre le zona pourrait être indiqué chez les personnes immunodéprimées. Ce vaccin non commercialisé actuellement en France pourrait constituer une alternative au Zostavax qui est un vaccin vivant atténué contre le zona ayant une AMM (autorisation de mise sur le marché) en France, mais non adapté aux personnes immunodéprimées. L'essai de phase III mené dans 28 pays par les auteurs de cette publication a mis en évidence une baisse de l'incidence des névralgies post-herpétiques, une réduction des complications liées au zona et moins d'hospitalisations chez les patients immunodéprimés. L'efficacité vaccinale d’après ces chercheurs est de 68,2%. «Cet essai est important, car il montre que le vaccin fonctionne chez les patients sévèrement immunodéprimés», a indiqué Keith Sullivan, co-auteur de l'étude. Et d’ajouter : «Cela suggère qu'il pourrait également être utile chez d'autres patients dont le système immunitaire est affaibli, comme ceux atteints du VIH, de cancer du sein et d'affections auto-immunes.»

Pour évaluer l’intérêt d’un nouveau vaccin contre le Zona constitué de la glycoprotéine E recombinante du virus VZV et de l’adjuvant AS01, une équipe américaine a mené, en 2015 et dans 18 pays, 2 études conjointes vaccin versus placebo. La première étude a été conduite chez des personnes de plus de 50 ans et la seconde chez des personnes de plus de 70 ans. Les sujets ont reçu 2 doses de vaccin ou de placebo en intra-musculaire à 2 mois d’intervalle. L’étude a révélé une efficacité de près de 90 % du vaccin par rapport au placebo, à la fois sur l’apparition du zona et sur les douleurs post-zostériennes. Ils sont comparables dans toutes les tranches d’âge 50 à 59 ans, 60 à 69 ans, 70 à 79 ans et 80 ans et plus. Il n’est donc pas observé d’infléchissement significatif de l’efficacité du vaccin avec l’âge. La fréquence des évènements indésirables graves a été la même dans les 2 groupes d’âge. Des réactions transitoires systémiques ou au site d’injection ont été observées de façon beaucoup plus importante chez les sujets ayant reçu le vaccin. Pour la plupart, elles n’ont pas empêché la seconde injection. Les 2 études ont été menées sur 3,7 années. Aucune donnée ne permet de conclure à une meilleure efficacité du vaccin durant la première année et à un déclin ultérieur. Un suivi plus long est nécessaire pour préciser l’évolution de l’efficacité au fil du temps. Ce nouveau vaccin serait, à l’heure actuelle, intéressant pour les sujets immunodéprimés et à haut risque d’infection grave par VZV ne pouvant recevoir le virus vivant atténué.